Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique qui touche une grande partie de la population, et qui se caractérise par le sentiment de ne pas être à la hauteur ou de ne pas mériter son succès.
Selon des études récentes, environ 60% de la population serait touchée par ce syndrome. Les personnes touchées ont tendance à sous-estimer leurs compétences et à attribuer leurs réussites à la chance ou à des facteurs externes, plutôt qu’à leurs propres capacités.
Dans cet article, nous explorerons les origines et les symptômes de ce phénomène, ainsi que des stratégies pour le surmonter.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique où une personne doute de ses propres compétences et de ses réalisations, même si elle a des preuves objectives de sa réussite.
Les personnes souffrant de ce syndrome ont tendance à se percevoir comme des imposteurs ou des fraudeurs qui ont réussi à tromper les autres en faisant croire qu’elles sont plus compétentes qu’elles ne le sont en réalité.
Voici un exemple concret de situation du syndrome de l’imposteur au travail :
- Imaginons une employée vient d’être promue à un poste de cadre supérieur dans son entreprise. Bien qu’elle ait un excellent parcours professionnel et qu’elle ait été choisie pour ce poste en raison de ses compétences et de son expérience, elle commence à se sentir anxieuse et doute de ses capacités. Elle se demande donc si elle est à la hauteur de ses nouvelles responsabilités.
Elle craint de ne pas être capable de répondre aux attentes de ses supérieurs et de ses collègues, se compare beaucoup à eux et pense qu’ils vont bientôt s’apercevoir qu’elle n’est pas aussi compétente qu’il le pensait.
Pour éviter de demander de l’aide, elle va donc redoubler d’effort, faire plus d’heures pour ne pas commettre la moindre erreur. Sur le long terme, vous imaginez bien que cela affecte sa santé mentale, son bien-être et sa performance au travail.
En résumé, les personnes touchées par le syndrome de l’imposteur ont peur d’être exposées comme étant des imposteurs et craignent d’être jugées négativement. Ce syndrome est souvent associé à une faible estime de soi, à l’anxiété, à la dépression et au perfectionnisme.
Etes-vous concerné par le syndrôme de l’imposteur ?
Aujourd’hui le syndrôme de l’imposteur peut être identifié par quelques situations. On retrouve notamment :
- Vous ressentez que les compliments qui vous sont fait visent à vous flatter ou à vous plaire, et vous remettez en question la sincérité de la personne qui les prononce.
- Vous éprouvez un manque de confiance en vous-même, ce qui vous pousse à minimiser ou à déprécier vos accomplissements. Vous rejetez souvent les mérites qui vous sont accordés en utilisant des phrases telles que « ce n’était pas si difficile que ça » ou « n’importe qui aurait pu le faire ».
- Vous ressentez une crainte constante que vos supérieurs ou vos collègues découvrent votre prétendue incompétence. Pour éviter cela, vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour ne pas commettre la moindre erreur et évitez de prendre des risques en vous maintenant en retrait.
- Vous avez tendance à systématiquement attribuer vos succès ou les événements positifs de votre vie à un élément externe tel que la chance, le hasard, l’aide ou la complaisance de vos proches ou de vos supérieurs.
- Vous êtes convaincu(e) que votre travail n’est jamais suffisamment satisfaisant, même lorsque vous avez travaillé dur et réussi brillamment vos défis.
- Vous vous comparez systématiquement à vos collègues et vous sentez moins compétents qu’eux.
Les effets du syndrome de l’imposteur sur le travail
Le premier effet négatif du syndrome de l’imposteur sur le travail se traduit par une baisse de la productivité.
Côté salarié, cela aura un impact négatif sur la santé mentale. En effet, vous alimentez le sentiment de ne pas être à la hauteur et d’être un “imposteur”. Cela entrave sur le long terme votre vision et le développement de vos compétences ainsi que votre épanouissement au travail.
Côté employeur, cela peut aussi avoir des effets néfastes. le salarié n’utilisera pas son plein potentiel, freine la dynamique de travail d’équipe et ainsi la productivité du service.
Le second effet négatif est votre épuisement mental sur la durée.
En effet, lors du sentiment du syndrome de l’imposteur, votre anxiété sera amplifiée lorsque vous serez assigné à de nouvelles tâches. La peur de l’échec et du risque génèrent du stress. Pour le gérer, 2 stratégies de défense sont généralement mises en place :
- La procrastination : toujours repousser nos tâches pour ne pas prendre de risque, jusqu’au jour où il faudra redoubler d’effort pour rattraper ce temps perdu. Cette stratégie permet de protéger son estime de soi, mais sur le long terme deviendra invivable pour vous et vos équipes.
- La sur-préparation : Pour limiter un maximum l’échec, vous fournirez deux fois plus de travail que nécessaire.
Comment lutter contre le syndrome de l’imposteur ?
Pour surmonter le syndrome de l’imposteur au travail, quelques petites astuces, exercices peuvent être mis en place. Nous retrouvons par exemple :
Acceptez sa situation professionnelle
Pour surmonter le syndrome de l’imposteur, il est important de commencer par accepter votre profil professionnel. Pour y parvenir, prenez le temps d’analyser objectivement votre situation professionnelle en identifiant vos forces, compétences et réalisations habituelles.
Il est également essentiel de reconnaître vos points faibles et de réfléchir à la manière dont vous pouvez les combler, par exemple en suivant une formation ou en demandant l’aide de vos collègues.
En visualisant clairement ces éléments, vous pourrez déterminer sur quels aspects vous devez concentrer vos efforts pour surmonter vos faiblesses et améliorer votre profil professionnel.
Demandez des retours sur votre travail
Touché par le syndrome de l’imposteur, il est souvent difficile de s’approprier le mérite de son succès.
Pour surmonter cette difficulté, il est essentiel de réattribuer les mérites de ses réussites à ses propres qualités. Cependant, pour y parvenir, il est parfois nécessaire de demander des retours factuels à ses supérieurs sur son travail.
Les questions du type “Qu’ai-je bien fait?” ou “Sur quoi devrais-je m’améliorer?” permettent de se baser sur des observations concrètes pour poser un jugement objectif sur la qualité du travail accompli.
Fixez-vous des objectifs
Il est important de vous fixer des objectifs afin d’éviter le syndrome de l’imposteur. Ces objectifs peuvent inclure la planification des différentes étapes du projet pour vous rassurer en suivant votre propre guide, ou entreprendre une formation ou des actions pour renforcer vos compétences.
L’essentiel est que vous preniez les décisions et que vous soyez aux commandes, de manière à pouvoir vous attribuer clairement et sans aucun doute possible vos actions et réussites.
Pour cela on vous propose de réaliser 3 exercices :
1/ Listez vos réussites
Dites vous que si vous avez pu le faire par le passé, alors vous serez encore capables aujourd’hui de faire de belles choses.
2/ Lisez des textes inspirants et motivants
Parfois, ce qu’il nous manque c’est une dose de motivation et d’inspiration. C’est pourquoi vous pouvez réaliser cet exercice régulièrement.
3/ Adoptez une attitude positive
Le positif attire le positif. Essayez toujours de trouver quelque chose de plaisant même dans les situations les plus difficiles. Essayez toujours de trouver quelque chose de constructif dans les situations les plus contraires. Essayez d’être heureux avec ce que vous avez et avec ce que vous êtes aujourd’hui.